Nancy

Nancy – Psychédéclics – Didier Somvongs – 2005

ET TANDIS QUE sur la confiture figée des continents pullulent les scolopendres automobiles
Je gouverne un radeau fossile astéroïde qui tant bien que mal dérive entre les ions
Idées fluides qui tirent du minéral un contour embryonnaire pour mouvoir l’humain pagure
Tout attentif à déchiffrer l’Archive muette derrière les infusoires flasques du temps

extrait de : Légende in Pagures et Fariboles (2005-2006)  

Dada-Machine

J’ai dit la naissance d’un organisme nouveau, une parenthèse imprévue, pour que chancelle le monde, et ceux-là même qui le dénoncent et ceux-là même qui n’en soupçonnent rien. Pourquoi certains se désespèrent-ils et maudissent-ils le corps social tout en levant des boucliers contre Dada ? Que Dieu pacifique dans un bois de cocotiers me pardonne ! Mais Dada nous conte son aventure. Qu’il pourvoit à ses besoins, qu’il construit des dadiaiseries avec des fibres de vérité. Puisque je suis un sympathique naïf, je ne songe pas à réhabiliter Dada. Comprenez-moi : Dada vous l’enfonce de partout, à votre insu, et de plus en plus profondément.

Qui condamne Dada par téléphone, qu’il se serve de ses jumelles pour voir l’abcès du cerveau dont il souffre. Qu’il soit trépané le lendemain matin avec la chaise électrique ! Une crise d’appendicite n’est certainement pas un accouchement. Personne ne veut entendre parler de Dada ? Qu’importe ! Dada prétend interdire les armes en dehors de son usage personnel ! Continuer la lecture de « Dada-Machine »

Personne n’est quitte à terre

Dans cette histoire, encore en ce bas monde, hélas !, le gagne-pain des escogriffes qui participaient à la santé, fanait au balancier d’une pendule.

Vingt-quatre coups très exacts ont voulu la peau dont les moutons sentaient la démangeaison,
Vingt-quatre très exacts vols de médecins,
Ci-dessus docteurs criminels incessants,
Leur plaisir paraissant avec ce frisson, cette idée qu’ils pouvaient brouter le sang de trois hommes,
Très exactement,
En l’espace de quelques heures,
Vider têtes et poitrines sur la table d’examen,
Et, suspendus au bord brodé d’un linceul blanc, patiemment,
Ceux-ci eurent attendu pour mordre une nouvelle fois. Continuer la lecture de « Personne n’est quitte à terre »

Le Manifeste des Manifestes

I

Je passe chez moi ce stigmate confessionnel d’avoir un goût immodéré du spectacle immoral. Peut-être y a-t-il à voir, là, le théâtre lointain d’une méditation au maintien du squelette de ma personne ?

C’est ainsi, ma haine n’a jamais manqué de manières à montrer combien je l’aime. Â ! Poussières ! Que j’aime vos mépris ! Jusqu’aux songes de Baudelaire qui haïssent le tragique et toute chose trop grande !

L’amour, excité par une factice réputation, attise ce besoin impérieux de décerner les coups de fouet, parce qu’en effet ils procurent le courage de l’amour en décomposition, dans une société en décomposition, unanime et morbide. Continuer la lecture de « Le Manifeste des Manifestes »

Formation de l’Univers

 

en Forme – dedans & non nié
de α à Ω – section 1 I vers L

 

 

PRÉAMBULE

Primitivement, dans ces Notes des siècles passés, à ce point ennuyeuses, j’interprétais plus ou moins bien les mots que je prenais dans la figure, au propre comme au figuré, voire ciselés puis enchâssés comme des émaux en certaines de mes augures. J’allais ployant sous l’ouvrage quand il fallait exprimer mes idées. Le sens propre des langues, au gré des projectiles ou alors, ce qui revient au même, au gré des trous que cela produisait quand je produisais des mots, ces sens se perdaient dans le style et dans leur chant. A prendre les mots au moyen de la troisième cataracte (en descendant le Nil ?), pour les yeux inhabiles, c’était, sans nul doute, faire sentir le mystère en écrivant, mais je n’en créais que l’existence potentielle, une forme vide, une bulle, l’ipséité d’un essieu qui ne roulait pas sur terre. Continuer la lecture de « Formation de l’Univers »