Ces gens

Me voici, cependant au secours, sans bien ni connaissances, à montrer les fautes et les conditions médiocres et les contraintes exercées par ces gens qui nous emploient et je leur dis : – « Donnez protection, ne profitez jamais de ceux qui sont à vos pieds et qui implorent justice ! Avec amertume et miné dans mes ressources, je voyage en France, attendant au reste, la vérité qui ne sera pas difficile à vérifier pas plus que je serai sans preuves pour démontrer la calomnie de votre honneur. » Il n’en est rien dit ici mais j’incline à croire que les verrous se poussent lorsque la vérité se fait lettre. Au comble, il ne restera que les phrases du monde et ces gens qui sacrifient le respect de notre dignité à l’excellence de l’argent. Les grands saigneurs n’en guérirent jamais tout à fait, eux, du culte bourgeois, de l’univers des employés. Peut-être leur revenait-il à l’esprit ce qu’un tel d’entre eux ne se plaignait point trop de la mode en rampant comme un courtisan ? L’habitude peut-être des leçons de maman ? Enfin, revenons ! Le résultat poursuivi de me loger le soir étant de trouver les conditions matérielles nécessaires pour adresser ma colère à ces gens auprès desquels les pauvres empruntent puis partent en courant, leur annonçant : – « Je vous le rendrai ! » Continuer la lecture de « Ces gens »

Damné

Un horizon monumental élève sa grisaille à l’aube des ruines et des décombres. Bouche amère qui ne se console de rien. D’un œil qui roule vite sur ce paysage hostile, voir le plâtre floconneux qui tourbillonne autour du taxi. L’anesthésie du sommeil laisse le goût de la nausée. Baisser les paupières, ou presque. Paris New York Paris. Les nerfs à cran. Univers d’aveugles défigurés sur la chaussée. En sens inverse. Hier matin. La lumière émiettée des plantes. Jour avant jour. Désordre chronique contrôlé par la rupture. Que les voyages ne règlent pas. Tout ravivé par l’automne aux conversations guerrières. Consulter l’oracle d’un avocat. Paris Bastille rue de la Roquette. Pas de quartier. Déclencher les hostilités. Bus camion bus camion. Quartier de la Défense. Défroisser la bouche malcommode, ouvrir la parenthèse d’un bâillement. Seine Iena Austerlitz Bir-Hakeim. Continuer la lecture de « Damné »

Dada au Congo

L’interminable patience, hélas ! Impossible de lire cinq heures sablonneuses et glissant des kilomètres si longs. Jusqu’alors parfaitement blanche, l’eau coule sur les crocodiles portés par des enfants. Quel sentiment de se voir seul avec soi, lorsque l’un et l’autre ne se disent plus rien, par crainte des sévices à l’instant de la mort couvert de cicatrices ! Trop préoccupé à chaque seconde, celui-là ne doit-il pas attendre l’heure du soleil, tandis qu’au-dessus du vertige celui-ci danse des rondes dans l’eau et traverse par trois fois une femme en caoutchouc ? Qui parle a coutume d’infliger aux autres sa suffisance. Le plus mûr devant ce genre d’exercice à de grandes chances de balayer le sol à Jérusalem. Les fesses sous un chiffon ou 1880 feuilles sèches (on ne sait trop pourquoi) parent la route d’un fleuve mauve et de fleurs de 50 mètres environ si souvent mangées de l’intérieur et vidées de leur pulpe anisée. Il est plus de midi quand nous nous infiltrons dans un très beau passage de lianes, longeant un taillis de ricin, maudissant d’avoir des chefs, et allant en arrière, nous quittons nos mères qui s’opposent à ce départ, mais désormais nous décidons seuls. Nous avions le cœur si serré par les Récits sur le Travail que nous ne pouvions même plus sourire. Continuer la lecture de « Dada au Congo »