Zones

Il était neuf heures. Le rat lançait le moteur de la toupie ce qui commençait à agacer le chat. Ronronnant à vide, le moteur emplissait le garage d’un gaz d’échappement nommé silence. Je vis alors le lapin faire un bond et, avec une force considérable, il atteignit la connaissance. Mon corps ployais sous le poids sidéral. Je bougeais, ensanglanté, espérant la fin des temps, environné d’encens et de la douceur susurrée par neuf harpes. « Regarde, me disait-il, tu saignes ! » Je parvins enfin à articuler le silence comme l’écho clinique d’une blessure au crâne. Évanoui, j’étais encore moi-même. Inanimé, ma tête obscènement localisait le lapin, son ombre pâle chargée d’euphorie. Le présent porte l’avenir fondamental et la lumière qui s’incarnait en l’homme portait la femme. Il me fallut des yeux de cent dix kilos et un déluge de légumes pour ridiculiser toute idée et toute sagesse. Continuer la lecture de « Zones »